les
risques d'un dialogue ......n°
249
.....
mars 2001 |
||||
Les 7, 8 et 9 décembre dernier, plus de deux cents personnes se sont retrouvées dans le cadre du nouveau Centre Diocésain de Pastorale à Clermont-Ferrand pour un colloque organisé par l'Institut Théologique d'Auvergne avec le parrainage de l'Université Catholique de Lyon, sur le thème " CHRISTIANISME ET CULTURE, les risques d'un dialogue. " La revue Lumière et Vie vous propose dans ce numéro les principales interventions de ce colloque. La plaquette de présentation de ce projet en précisait bien les objectifs : " Ce colloque poursuit un double but apparent : d'une part explorer la mémoire de notre culture pour déchiffrer le travail opéré en elle par l'Évangile et la mise en uvre des pratiques évangéliques. Il s'agit donc d'une réflexion historique, qui, vu l'ampleur de la tâche, ne peut être que partielle et partiale. Mais cette partialité se veut lucide et critique, dans la mesure où elle se veut justifiée par le second but du colloque : à partir de cet état des lieux évangéliques de notre culture, déchiffrer les signes d'un avenir pour l'évangile, et donc pour les hommes de notre temps. Cependant, si on veut bien se donner la peine de réfléchir sur le sens de ce travail de mémoire, on remarquera que cette double finalité n'est qu'apparente et qu'en réalité, le colloque ne poursuit qu'un seul but : déchiffrer les " signes des temps " comme signes d'espérance. La mémoire en effet n'est pas une fonction du passé, mais une posture de l'existence présente, qui, en se faisant contemporaine de son passé, s'ouvre la possibilité d'un avenir. La mémoire est ce qui permet d'assumer et de maintenir une identité revendiquée. Et à ce titre, elle est toujours l'expression (et parfois l'empêchement) d'une liberté. Il s'agit donc, en retrouvant les mémoires de l'Évangile dans la culture occidentale, d'explorer (et peut-être d'ouvrir) des espaces possibles pour l'avenir de l'Évangile, dans les nouvelles cultures qui naissent et souvent meurent sous nos yeux. L'entrée dans le siècle nouveau, si elle porte toutes les espérances, rassemble aussi toutes les crises du 20ème siècle. Celui-ci a vu se " déliter " tous les mécanismes identitaires de l'homme contemporain, mécanismes lui permettant de se reconnaître et de se rencontrer, au profit de la mise en place progressive d'une " culture " planétaire, normalisée par le capitalisme marchand. Face à cette culture, surgissent partout des " micro-cultures " comme autant de revendications identitaires individuelles ou communautaires. D'où cette fascination du passé, des racines, des terroirs, comme promesse d'un avenir possible. Même s'il s'inscrit dans ce désir de mémoire, le colloque prétend le dépasser pour déchiffrer le présent et lire les signes d'une espérance, c'est-à-dire d'une tâche à accomplir. Pour reprendre des expressions de M. GAUCHET, il s'agit de montrer comment le christianisme a engendré un monde qui le conteste, qui prétend se passer de lui, mais qui reste en connivence avec lui. Mais le colloque a l'ambition de dépasser ce constat en montrant comment l'actualité de l'Évangile remet en cause toutes ces connivences culturelles, en ouvrant l'espace d'un avenir pour l'homme contemporain. Et l'organisation des travaux du colloque a été pensée pour que chacun puisse y vivre à la fois ce désir et son dépassement. Le Colloque articulait : - Des conférences : vous trouverez, dans les pages de la revue les textes de ces diverses interventions d'historiens, de philosophes et de théologiens. Groupées par deux, ces conférences ont abordé successivement le rôle de la Parole de Dieu dans la culture, le rapport de la foi et des connaissances, l'invention de la personne humaine et ses contradictions. Le premier soir, Monsieur Michel SERRES a montré comment le christianisme avait vocation à contester les polythéismes contemporains (Cette conférence devrait être prochainement publiée). Et le dernier matin, M. Yves CATTIN a tiré les premiers enseignements des échanges précédents. Il a exploré les perspectives d'un avenir possible pour le christianisme, et plus largement pour l'homme en recherchant comment le christianisme peut contribuer à cet avenir. - Des temps de travail en ateliers pour explorer les défis que l'annonce de la Parole doit relever aujourd'hui (exégèse ; parole poétique et parole théologique ; catéchèse ; prédication ; art et liturgie, cuménisme ; art et sacré ; Parole et engagement dans la société). Experts et participants au colloque ont pu échanger à partir de leurs pratiques et de leurs questions. - Des tables-rondes entre les intervenants et la salle. Au terme de chacune des deux premières journées, il s'agissait de reprendre les questions qui avaient surgi, les convergences qui avaient pu apparaître tout au long du travail et de chercher les perspectives qu'elles pouvaient ouvrir pour le dialogue entre le christianisme et les cultures d'aujourd'hui. Ateliers et tables-rondes ont permis que se noue un échange réel et très riche entre les participants, quel que soit leur statut. Chacun, à sa place et à sa manière, a pu contribuer à l'avancée d'une réflexion commune. Il est difficile de restituer le contenu de ces temps d'échange. - Un autre moment important de ce colloque a été le concert qui a conclu la seconde soirée. Il ne s'agissait pas simplement d'un moment de détente après des journées bien remplies. Il s'agissait bien, comme il est dit plus loin, de mettre en uvre, autrement que par la seule parole, le dialogue entre christianisme et culture. Les participants ont apprécié ce temps de rencontre et de réflexion partagée. J'espère que les lecteurs apprécieront aussi la qualité des contributions qui sont présentée ici. Le colloque n'a pas conclu. Il a ouvert des pistes sur lesquelles il reste à s'engager pour que le christianisme uvre, pour sa part et avec d'autres, à un avenir pour l'homme. Père Jean-Louis VINCENT Directeur de l'Institut Théologique d'Auvergne
La parole et l'"inscription chrétienne" (Pierre GIBERT) Le christianisme et
les mutations culturelles des XVE-XVIIe siècles De Dieu et de l'homme dans un monde désenchanté (Pierre JAY) Le christianisme et la science (Gérard GUEZE) Le christianisme et l'invention de la personne (Christian DUQUOC) Les droits de l'homme
contre le christianisme : la question du pouvoir et de la
personne Avenir du christianisme, avenir de l'homme (Yves CATTIN) |
||||
le numéro : 10,00 € (France) 11,50 € (autres pays) |
||||
e-mail : lumvie@wanadoo.fr |
||||
Numéros disponibles | Renseignements pratiques | Liens |